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Évaluation du placenta après le poulinage

Le pourquoi du comment…

La délivrance (expulsion du placenta) doit se faire dans les 3h suivant la mise-bas. Dans le cas contraire, c’est une urgence relative et il est alors indispensable de faire appel à votre vétérinaire. Une fois délivré, il est important de réaliser un examen complet et précis des annexes fœtales afin de prévenir toutes complications pour la mère et le poulain.

Ma jument vient de délivrer, comment dois-je procéder pour examiner son placenta ?

  1. Le placenta doit être posé sur une surface plane et disposé en forme de F (Photo 1 : Pozor, 2016). Le côté que l’on voit correspond au « côté poulain », il est lisse et nacré. La partie verticale du F correspond au corps de l’utérus et se termine en bas par l’étoile cervicale. Les bras du F correspondent aux deux cornes utérines, le plus large à la corne gravide, le plus fin à la corne non gravide. Entre les deux bras du F se trouve le cordon ombilical qui rejoint l’amnios.
  2. Ensuite retourner le F comme une chaussette afin de mettre en évidence le « côté maternel » qui a une apparence velours et est de couleur rouge à brun.

Une fois le placenta bien disposé, que dois-je regarder ?

  1. Vérifier l’intégralité du placenta : je vérifie qu’il n’y ait pas de trous et que les deux extrémités des cornes (bras du F) sont présentes.
  2. Examiner la couleur et la texture sur l’ensemble du F retourné : je vérifie qu’il n’y ait pas d’épaississement localisé et de zones décolorées (Photo 2 : Pozor, 2016).
  3. Examiner le cordon ombilical : je vérifie qu’il n’y ait pas de torsion et de zones hémorragiques.

Quels sont les risques pour la mère et le poulain si j’observe des anomalies ?

  1. Si j’observe des trous ou qu’il semble manquer un ou plusieurs morceaux, il y a un risque important de développement d’une métrite post-partum. Ces métrites peuvent engendrer une septicémie et donc être mortelles. Il est alors indispensable, en cas de doute, de faire appel à votre vétérinaire afin de mettre en place précocement les différents traitements adaptés.
  2. Si j’observe des modifications de couleur ou de texture, cela peut traduire une infection au cours de la gestation dite « placentite ». Ces placentites sont à risque de développement de septicémie chez le poulain nouveau-né et/ou de syndrome de maladaptation néonatale. De plus, la connaissance de développement d’une placentite sera importante pour la gestion de remise à la reproduction ainsi que pour la gestion de la future gestation (diagnostic précoce possible au cours de la gestation par échographie).
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Au printemps, gare à la fourbure !

Le printemps est de retour et l’herbe riche aussi, ce qui peut entrainer une crise de fourbure chez votre animal. Sont prédisposés en particulier les races rustiques, les poneys et les ânes ainsi que tout animal en surpoids.

Quelles sont les causes de fourbure ?

  • Surcharge alimentaire comme excès de granulés ou d’herbe riche
  • Endotoxemie
  • Traitement corticoïdes
  • Maladie endocrinienne comme le syndrome de Cushing et le syndrome métabolique
  • Report de poids sur un membre

Mais qu’est-ce que le syndrome métabolique ?

Il s’agit d’un syndrome caractérisé par une obésité (même parfois discrète, développement de masse graisseuse au niveau de l’encolure, du dos, de la croupe) et une insulinorésistance (à l’origine des épisodes de fourbure chronique).

Il se développe chez les animaux dont la génétique les a habitués à une alternance entre des périodes de restriction (en hiver) puis d’abondance alimentaire (en été). Ils sont généralement âgés de plus de 10 ans (6 à 20 ans). Avec la domestication, ces animaux ne connaissent aucune restriction alimentaire et s’en suit alors un désordre métabolique.

Que ce soit en prévention chez un animal obèse ou dans le cadre d’un diagnostic pour un animal en fourbure chronique, il est possible de doser l’insuline dans le sang. De plus, si cela concerne un animal qui prend de l’âge, il sera également intéressant de doser une autre hormone, l’ACTH pour le syndrome de Cushing.

Soyez particulièrement vigilent au poids et à l’alimentation chez un cheval atteint du syndrome de Cushing car si un syndrome métabolique s’y ajoute, c’est multiplier les risques de développement de fourbure !

Comment puis-je reconnaître un épisode de fourbure?

  • Démarche “sur des œufs”
  • Position antalgique, attitude campée
  • Difficultés à donner ses pieds, pieds chauds, présence de pouls digités
  • Animal souvent couché

Quels sont les risques d’un épisode de fourbure ?

En premier lieu, un épisode de fourbure est particulièrement douloureux pour l’animal.

De plus, le risque majeur d’un épisode aigu non géré ou de succession d’épisodes chroniques, c’est la perforation de la sole par la troisième phalange. Dans ce cas, le pronostic reste sombre.

Pour explication, lors d’épisode de fourbure, la troisième phalange va se « décrocher » de la boite cornée. Dans les premiers stades on parle alors de « basculement de la troisième phalange » qui peuvent s’en suivre d’une « descente de la troisième phalange » dont le stade ultime est la perforation de la sole. Ce dernier stade gravissime entraîne souvent l’euthanasie de l’animal.

Quelle est la bonne attitude à avoir en cas de crise ?

  1. J’appelle mon Vétérinaire afin qu’il identifie la cause, qu’il mette en place un traitement adapté pour soulager la douleur ainsi que des mesures hygiéniques
  2. J’évite que mon animal se déplace, je le parc dans un box ou un abris
  3. Je lui installe une litière épaisse et souple
  4. Je restreint son alimentation

En cette saison comment puis-je prévenir un épisode de fourbure ?

  1. J’identifie mes animaux à risque : poneys, ânes, cheval âgé et tout animal en surpoids
  2. Je limite l’accès à l’herbe riche : privilégier les pâtures où l’herbe est rase, les limiter à des petits paddocks ou utiliser des paniers anti-gloutons
  3. Je ne les complète pas en concentrés
  4. Je peux demander un dépistage pour le syndrome de Cushing et/ou le syndrome métabolique
  5. J’augmente son activité physique
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Vieux cheval : gestion et prévention

Que risque un vieux cheval ?

Un cheval qui vieillit, comme un jeune animal, va avoir un système immunitaire moins efficace ce qui va le prédisposer aux maladies infectieuses et aux parasites.

Il va également, comme chez l’Homme et les autres espèces animales, pouvoir développer des pathologies liées à l’âge comme des pathologies cardiaques, pulmonaires, digestives, dentaires et endocriniennes.

Comment prévenir ces risques ?

Il est conseillé de réaliser une visite gériatrique une fois par an. Nous vous proposons lors de ces visites différents services qui permettent de détecter précocement un certains nombres de risques, de les gérer et prévenir au mieux afin que votre cheval vive ses vieux jours en toute sérénité.

  • Un examen clinique complet : permet la détection de pathologies cardiaque, pulmonaire…
  • Un bilan sanguin de forme : numération formule et biochimie complète permettent un état des lieux de la santé de votre cheval et de ses différents organes.
  • Un dépistage Cushing : maladie endocrine qui touche principalement les chevaux de plus de 15 ans et qui entraine des troubles cutanés, musculaires, ainsi que de nombreuses complications comme la fourbure et diverses infections. Une détection précoce est la clef d’une réussite thérapeutique.
  • Une coproscopie : permet de connaitre le statut parasitaire de mon cheval et d’adapter au mieux les traitements.
  • Un examen et rapage dentaire: permet de prévenir et/ou traiter précocement les pathologies dentaires et maladies parodontales.
  • Des conseils en alimentation suivant le mode de vie et les différents pathologies éventuelles détectées.

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Pensez à vermifuger votre cheval

vermifuger

Pourquoi vermifuger mon cheval ?

Les poulains et les chevaux adultes n’hébergent pas la même population de vers, cependant, chez tous les individus, une absence de vermifugation ou un protocole de vermifugation non adapté ne sont pas sans risques. En effet, un parasitisme trop important peut engendrer un amaigrissement, des épisodes de colique aigus et chroniques et également des épisodes de diarrhée aigus et chroniques.

Tube de vermifuge

Comment vermifuger ? Quand vermifuger ?

Tous les vermifuges mis sur le marché ne contiennent pas tous les mêmes molécules et par conséquent, ne sont pas actifs sur les mêmes types de vers. Il est recommandé de demander conseils à votre vétérinaire sur le protocole de vermifugation du cheval à mettre en place car celui-ci est dépendant de plusieurs facteurs comme l’âge, l’environnement, et le mode de vie. Les grandes lignes d’une bonne vermifugation vous sont décrites ci-dessous mais elles restent à adapter selon l’individu concerné.

Vermifuger le poulain

Chez le poulain, il est conseillé de débuter la vermifugation à partir de 6 à 8 semaines de vie en alternant fenbendazole et pyrantel jusqu’à ses 6 mois puis de passer sur une ivermectine.

Vermifuger le cheval adulte

Chez le cheval adulte, il est conseillé de vermifuger à minima deux fois par an (printemps et fin d’automne). Il faudra être vigilent à traiter tous les types de vers dans l’année, c’est pourquoi il est recommandé l’administration d’une moxidectine dans l’année ainsi que du praziquantel.

La vermifugation raisonnée

Comme pour les antibiotiques, l’utilisation excessive de certaines molécules anti-parasitaires internes a engendré le développement de résistances des vers contre ces molécules.

Il est alors intéressant de faire réaliser des coproscopies afin de connaitre le statut parasitaire de son cheval, et le cas échant, connaitre quels types de vers sont héberger afin de mieux adapter le traitement.

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L’arrivée du poulain

quelques heures après la naissance

Poulinage, Nos conseils :

1. Préparation

Elle dure environ 1 heure. C’est le début des contractions utérines, la jument est inquiète, se regarde les flancs, se couche et se relève.

Elle peut montrer des signes de coliques, elle transpire. Le col de l’utérus commence à s’ouvrir. La fin du premier stade est marquée par la rupture de l’allanto-chorion au niveau de l’étoile cervicale : « la jument fait les eaux!»   Pendant cette phase, il est bon de ne pas intervenir et de laisser la jument tranquille.

L’usage d’une caméra vidéo a ici tout son intérêt, vous surveillez mais vous ne dérangez pas. Cette phase ne doit pas durer plus d’une heure et l’agitation de la jument doit rester modérée.

Dans le cas contraire, il y a un problème… Faites appel à nous pour poser le diagnostique et avoir la marche a suivre.

2. Expulsion

Elle doit durer moins de 30 minutes. La jument commence à se coucher en décubitus latéral (de tout son long). Les contractions utérines se font plus efficaces et plus fortes. Des contractions abdominales puissantes apparaissent. Les sabots apparaissent à la vulve. Encore quelques contractions et le poulain est expulsé !

Pendant cette phase, il est important de vérifier rapidement si les 2 antérieurs et la tête sont bien présents afin d’éliminer l’hypothèse d’une mauvaise position du poulain. Une fois que vous vous êtes assuré de cela, vous pouvez sortir du box et surveiller que les contractions sont efficaces.

Si le processus d’expulsion ne progresse pas, vous devez aller aider la poulinière en tirant sur les 2 antérieurs, dans le prolongement de la mère tant que le thorax n’est pas sorti, puis vers le bas, en direction des postérieurs de celle-ci pour la sortie de l’arrière-main.

Si la progression ne se fait pas régulièrement et stagne, il faut immédiatement appeler votre vétérinaire !   C’est une urgence !

3. Délivrance

Cette dernière phase est caractérisée par l’expulsion des membranes placentaires, qui doit avoir lieu dans les 1 à 4 heures suivant l’expulsion du poulain. Pendant cette phase, la jument peut présenter des signes d’inconfort du fait des contractions utérines permettant la désolidarisation du placenta d’avec l’utérus.

Il faut attacher les annexes fœtales qui pendent à l’arrière de la jument avec de la ficelle afin d’éviter qu’elle ne marche dessus et les déchire. Ainsi, la boule que vous fabriquez fait office de poids mort et facilite la délivrance.

Si rien n’est sorti 6h après le poulinage appelez nous pour aider la jument. Une non délivrance peut entrainer des conséquences grave pour la mère et le poulain (infection, septicémie, toxémie, fourbure).

4. Soin au poulain nouveau-né

Lorsque le poulinage s’est bien déroulé, une visite de votre vétérinaire le lendemain est conseillée. Cette dernière permettra :  

  • de vérifier que la mère et le poulain se portent bien.
  • de faire l’injection d’un sérum anti-tétanique et d’un sérum trivalent à votre poulain.
  • de mesurer le transfert de l’immunité par une prise de sang

Une désinfection régulière du cordon ombilical est conseillée. Surveillez attentivement que votre poulain tête régulièrement, que la prise de colostrum se soit effectuée dès les premières heures de vie et qu’il ait expulsé son méconium.