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Alerte épidémie !

Non Non ! Nous ne venons pas vous annoncer avec un an de retard qu’une épidémie de coronavirus est en train de sévir dans le monde entier 😉 Mais que plusieurs foyers épidémiques de Grippe et de Rhinopneumonie (herpesvirus1 et herpesvirus4) ont été détectés en France et en Belgique récemment. Ces virus sont à l’origine de pertes économiques majeures et peuvent être mortel !

Quels sont les signes à surveiller ?

Pour rappel, la grippe et l’herpesvirose sont deux maladies dues à des virus très contagieux.

Grippe : toux, forte fièvre, jetage nasal, contre-performance.

Herpesvirus (EHV1-EHV4) : fièvre, toux, jetage nasal, avortement, signes neurologiques, contre-performance.

Dans les deux cas, la maladie se transmet d’animal à animal mais également par le matériel ou les vêtements.

Quelles mesures dois-je mettre en place ?

  • Isoler les animaux suspects, s’en occuper en dernier, prévoir matériel et vêtements dédiés uniquement à ces animaux
  • Contacter rapidement votre vétérinaire pour examen clinique et prélèvements même si mon cheval est bien vacciné
  • Limiter les déplacements dans et hors la structure
  • Prendre la température pendant une semaine (<38.5°C)

Mon animal est vacciné contre la grippe et l’herpesvirose peut-il quand même l’attraper ?

OUI !

La vaccination permet de réduire le risque d’infection et la sévérité des signes cliniques mais votre cheval peut être porteur et transmettre le virus. La vaccination permet tout de même de réduire l’excrétion des virus.

Par conséquent la vaccination est plus efficace lorsqu’elle est collective : plus le nombre d’équidés vaccinés est important, moins il y a de diffusion de l’agent pathogène.

En cas de doute ou de questions n’hésitez pas à nous contacter. Dans un contexte épidémique, si vos vaccins datent de plus de 6 mois il peut être intéressant de faire vacciner de nouveau votre cheptel pour une meilleure protection.

Dose de vaccin anti grippale
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Sevrage du poulain

poulin et sa mere

Les bonnes pratiques et les points clés

Le lien mère poulain, très intense à la naissance, se distend peu à peu avec l’âge. Dans la nature le sevrage n’est qu’une modification alimentaire qui intervient vers 10 mois quand les juments sont gestantes, voire plus tard en l’absence de gestation, mais les liens perdurent longtemps.

Dans le système d’élevage traditionnel, on opère une séparation brutale entre la mère et le poulain à partir de 5 mois en moyenne ce qui engendre un stress important à court terme. Et ce stress a de multiple conséquence : altération du bien-être, perte de poids, apparition de maladie…

Dès les premières heures on observe une augmentation des hennissements, de la locomotion, de l’agressivité entre poulains et même l’apparition de comportements aberrant (léchage des parois par ex)

Comment diminuer ce stress ?

Plusieurs études ont comparé les différentes méthodes de sevrage. Il en ressort quelques points clés résumés ici.

Tout d’abord, le sevrage au box ? Seul ou à plusieurs les résultats sont contradictoires. Mais il est toujours plus mal vécu qu’un sevrage au paddock ou au champ, avec notamment une hausse des comportements aberrent et du repos au sol. Une autre méthode a consisté à tester des séparations répétées au box, elle est clairement contre indiquée avec une augmentation du stress marqué (augmentation du taux de cortisol).

Le sevrage par trois au paddock montre une augmentation de la locomotion et des interactions sociales.

Le sevrage au champ en groupe ? Trois cas de figures ont été étudié :

  • Toutes les mères sont retirées en une fois
  • Les juments sont retirées progressivement (une par semaine par ex)
  • Les juments sont retirées en une fois mais on laisse un adulte familier (hongre ou jument non suitée)

Les 2 dernières configurations sont équivalentes, et sont beaucoup plus apaisante pour les poulains. Même lorsque c’est un adulte non familier qui est mis dans le groupe de poulain 15 min après le retrait des mères, on observe une augmentation du temps de pâturage, de meilleures relations sociales, plus riches et plus stables.

Une dernière méthode a été expérimentée : le sevrage progressif sur 6 semaines avec une séparation a l’aide d’une barrière à claire-voie. Le contact visuel et auditif est donc maintenu. Il s’agit de séparer les mères et les poulains juste avant le repas de quelques minutes jusqu’à 6 heures. On constate le jour du sevrage définitif un état de stress limité avec moins de locomotion, moins de hennissement, un tempérament moins grégaire, moins peureux. Également moins de stress chez les juments et les poulains (mesuré par le taux de cortisol), ainsi qu’un arrêt de la lactation plus précoce.

En conclusion, il faut privilégier un sevrage alimentaire à partir de 6 mois qui favorise les aliments fibrés et les graisses plutôt qu’un aliment glucidique, ce qui limite les stéréotypies. Puis pratiquer un sevrage qui minimise le stress au maximum par un retrait progressif des juments et remplacement par d’autres adultes ou par séparation progressive avec un barrière à claire-voie. A plus long terme il est préférable de laisser les poulains en petits groupes avec un adulte référent qui continuera de maintenir de bonnes relations sociales. Les bénéfices sont immédiats : des poulains en meilleure santé, moins de blessure, moins peureux et des manipulations facilitées !

En pratique : le sevrage progressif

Tous les jours (même le dimanche !) séparation progressive juste avant le repas du matin avec une durée journalière qui augmente progressivement comme indiqué :

  • 1er semaine : on démarre avec 5 min de séparation et on augmente de 2 min par jour
  • 2ème semaine : on augmente de 5 min par jour
  • 3ème semaine : on augmente de 20 min par jour
  • 4ème semaine : on augmente de 30 min par jour pour arriver à 6 heures par jour

La première semaine la séparation nécessite 2 personnes puis 1 personnes suffit les semaines suivantes.

Toutes les références et Plus d’infos sur https://equipedia.ifce.fr/elevage-et-entretien/elevage/poulain/le-sevrage-du-poulain-comment-faire

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Évaluation du placenta après le poulinage

Le pourquoi du comment…

La délivrance (expulsion du placenta) doit se faire dans les 3h suivant la mise-bas. Dans le cas contraire, c’est une urgence relative et il est alors indispensable de faire appel à votre vétérinaire. Une fois délivré, il est important de réaliser un examen complet et précis des annexes fœtales afin de prévenir toutes complications pour la mère et le poulain.

Ma jument vient de délivrer, comment dois-je procéder pour examiner son placenta ?

  1. Le placenta doit être posé sur une surface plane et disposé en forme de F (Photo 1 : Pozor, 2016). Le côté que l’on voit correspond au « côté poulain », il est lisse et nacré. La partie verticale du F correspond au corps de l’utérus et se termine en bas par l’étoile cervicale. Les bras du F correspondent aux deux cornes utérines, le plus large à la corne gravide, le plus fin à la corne non gravide. Entre les deux bras du F se trouve le cordon ombilical qui rejoint l’amnios.
  2. Ensuite retourner le F comme une chaussette afin de mettre en évidence le « côté maternel » qui a une apparence velours et est de couleur rouge à brun.

Une fois le placenta bien disposé, que dois-je regarder ?

  1. Vérifier l’intégralité du placenta : je vérifie qu’il n’y ait pas de trous et que les deux extrémités des cornes (bras du F) sont présentes.
  2. Examiner la couleur et la texture sur l’ensemble du F retourné : je vérifie qu’il n’y ait pas d’épaississement localisé et de zones décolorées (Photo 2 : Pozor, 2016).
  3. Examiner le cordon ombilical : je vérifie qu’il n’y ait pas de torsion et de zones hémorragiques.

Quels sont les risques pour la mère et le poulain si j’observe des anomalies ?

  1. Si j’observe des trous ou qu’il semble manquer un ou plusieurs morceaux, il y a un risque important de développement d’une métrite post-partum. Ces métrites peuvent engendrer une septicémie et donc être mortelles. Il est alors indispensable, en cas de doute, de faire appel à votre vétérinaire afin de mettre en place précocement les différents traitements adaptés.
  2. Si j’observe des modifications de couleur ou de texture, cela peut traduire une infection au cours de la gestation dite « placentite ». Ces placentites sont à risque de développement de septicémie chez le poulain nouveau-né et/ou de syndrome de maladaptation néonatale. De plus, la connaissance de développement d’une placentite sera importante pour la gestion de remise à la reproduction ainsi que pour la gestion de la future gestation (diagnostic précoce possible au cours de la gestation par échographie).
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Comment soigner la diarrhée du poulain ?

*Mon poulain a la diarrhée, c’est grave docteur ?*

L’apparition de diarrhée chez le poulain est très fréquente, environ 80% des poulains connaissent un épisode de diarrhée avant 6 mois. Les causes de diarrhée sont très variables, tout comme la sévérité et la gravité de l’épisode. Parfois mortelle et/ou contagieuse, il est alors nécessaire de demander conseils à votre vétérinaire à chaque début d’épisode afin d’agir le plus précocement possible en cas de besoin.

Quelles sont les différentes causes possibles de diarrhée chez mon poulain ?

– Diarrhée de chaleur de lait : survient entre 5 et 14 jours de vie et coïncide avec les premières chaleurs post-partum de la mère. Elle est transitoire et n’est jamais associée avec une atteinte de l’état général.
– Diarrhée d’origine virale : survient dans 80% des cas avant un mois de vie. Souvent associée à un abattement, elle est très contagieuse pour les autres poulains et doit donc être détectée rapidement.
– Diarrhée d’origine bactérienne : peut toucher les poulains de quelques jours jusqu’à 6 mois mais les bactéries les plus pathogènes et les plus sévères toucheront les poulains de moins de deux semaines de vie. La diarrhée sera alors associée à de la fièvre et un abattement sévère et elle sera à fort risque de développement d’une septicémie.
– Diarrhée d’origine parasitaire : peut toucher les poulains de quelques jours jusqu’à 6 mois. Comme mentionné dans le poste « vermifugation », il est d’une grande importance que le poulain ainsi que la mère soient vermifugés correctement.
– Diarrhée alimentaire : peut survenir chez un jeune poulain suralimenté (allaitement artificiel ou mère trop productive) ou intolérant au lactose (l’intolérance vraie au lactose est très souvent secondaire à un passage viral).

Quelle est ma conduite à tenir face à une diarrhée ?

1) Je m’assure que le poulain va bien : je prends sa température, je vérifie qu’il tète correctement et qu’il est vif.
2) Une fois toutes les informations recueillies je fais appel à mon vétérinaire.
3) Je mets en place des mesures hygiéniques en attendant les conseils de mon vétérinaire : je m’occupe du poulain en diarrhée en dernier, je mets des gants lorsque je le manipule ou je me lave correctement les mains après, je ne mets pas d’autres poulains dans son box.
4) Je surveille l’évolution de la diarrhée et de l’état général.

Quelles mesures préventives puis-je mettre en place ?

1) Mesures hygiéniques de base : éviter les contacts entre les poulains et les autres chevaux, désinfection des box, lavage des mains régulier…
2) Vermifugation adaptée pour le poulain et la mère
3) Prise en charge précoce pour éviter toutes complications. Il est intéressant d’avoir des seringues de charbon dans sa pharmacie et d’en donner une au poulain dès l’apparition des signes.

Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter.

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Au printemps, gare à la fourbure !

Le printemps est de retour et l’herbe riche aussi, ce qui peut entrainer une crise de fourbure chez votre animal. Sont prédisposés en particulier les races rustiques, les poneys et les ânes ainsi que tout animal en surpoids.

Quelles sont les causes de fourbure ?

  • Surcharge alimentaire comme excès de granulés ou d’herbe riche
  • Endotoxemie
  • Traitement corticoïdes
  • Maladie endocrinienne comme le syndrome de Cushing et le syndrome métabolique
  • Report de poids sur un membre

Mais qu’est-ce que le syndrome métabolique ?

Il s’agit d’un syndrome caractérisé par une obésité (même parfois discrète, développement de masse graisseuse au niveau de l’encolure, du dos, de la croupe) et une insulinorésistance (à l’origine des épisodes de fourbure chronique).

Il se développe chez les animaux dont la génétique les a habitués à une alternance entre des périodes de restriction (en hiver) puis d’abondance alimentaire (en été). Ils sont généralement âgés de plus de 10 ans (6 à 20 ans). Avec la domestication, ces animaux ne connaissent aucune restriction alimentaire et s’en suit alors un désordre métabolique.

Que ce soit en prévention chez un animal obèse ou dans le cadre d’un diagnostic pour un animal en fourbure chronique, il est possible de doser l’insuline dans le sang. De plus, si cela concerne un animal qui prend de l’âge, il sera également intéressant de doser une autre hormone, l’ACTH pour le syndrome de Cushing.

Soyez particulièrement vigilent au poids et à l’alimentation chez un cheval atteint du syndrome de Cushing car si un syndrome métabolique s’y ajoute, c’est multiplier les risques de développement de fourbure !

Comment puis-je reconnaître un épisode de fourbure?

  • Démarche “sur des œufs”
  • Position antalgique, attitude campée
  • Difficultés à donner ses pieds, pieds chauds, présence de pouls digités
  • Animal souvent couché

Quels sont les risques d’un épisode de fourbure ?

En premier lieu, un épisode de fourbure est particulièrement douloureux pour l’animal.

De plus, le risque majeur d’un épisode aigu non géré ou de succession d’épisodes chroniques, c’est la perforation de la sole par la troisième phalange. Dans ce cas, le pronostic reste sombre.

Pour explication, lors d’épisode de fourbure, la troisième phalange va se « décrocher » de la boite cornée. Dans les premiers stades on parle alors de « basculement de la troisième phalange » qui peuvent s’en suivre d’une « descente de la troisième phalange » dont le stade ultime est la perforation de la sole. Ce dernier stade gravissime entraîne souvent l’euthanasie de l’animal.

Quelle est la bonne attitude à avoir en cas de crise ?

  1. J’appelle mon Vétérinaire afin qu’il identifie la cause, qu’il mette en place un traitement adapté pour soulager la douleur ainsi que des mesures hygiéniques
  2. J’évite que mon animal se déplace, je le parc dans un box ou un abris
  3. Je lui installe une litière épaisse et souple
  4. Je restreint son alimentation

En cette saison comment puis-je prévenir un épisode de fourbure ?

  1. J’identifie mes animaux à risque : poneys, ânes, cheval âgé et tout animal en surpoids
  2. Je limite l’accès à l’herbe riche : privilégier les pâtures où l’herbe est rase, les limiter à des petits paddocks ou utiliser des paniers anti-gloutons
  3. Je ne les complète pas en concentrés
  4. Je peux demander un dépistage pour le syndrome de Cushing et/ou le syndrome métabolique
  5. J’augmente son activité physique
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Vieux cheval : gestion et prévention

Que risque un vieux cheval ?

Un cheval qui vieillit, comme un jeune animal, va avoir un système immunitaire moins efficace ce qui va le prédisposer aux maladies infectieuses et aux parasites.

Il va également, comme chez l’Homme et les autres espèces animales, pouvoir développer des pathologies liées à l’âge comme des pathologies cardiaques, pulmonaires, digestives, dentaires et endocriniennes.

Comment prévenir ces risques ?

Il est conseillé de réaliser une visite gériatrique une fois par an. Nous vous proposons lors de ces visites différents services qui permettent de détecter précocement un certains nombres de risques, de les gérer et prévenir au mieux afin que votre cheval vive ses vieux jours en toute sérénité.

  • Un examen clinique complet : permet la détection de pathologies cardiaque, pulmonaire…
  • Un bilan sanguin de forme : numération formule et biochimie complète permettent un état des lieux de la santé de votre cheval et de ses différents organes.
  • Un dépistage Cushing : maladie endocrine qui touche principalement les chevaux de plus de 15 ans et qui entraine des troubles cutanés, musculaires, ainsi que de nombreuses complications comme la fourbure et diverses infections. Une détection précoce est la clef d’une réussite thérapeutique.
  • Une coproscopie : permet de connaitre le statut parasitaire de mon cheval et d’adapter au mieux les traitements.
  • Un examen et rapage dentaire: permet de prévenir et/ou traiter précocement les pathologies dentaires et maladies parodontales.
  • Des conseils en alimentation suivant le mode de vie et les différents pathologies éventuelles détectées.