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Comment prévenir le risque d’avortement chez ma jument ?

La première cause d’avortement chez la jument est la placentite. C’est une atteinte du placenta d’origine infectieuse ascendante.

Rappelons que le placenta est essentiel lors de la gestation, puisqu’il permet les échanges entre la jument et son poulain. Il assure la bonne oxygénation et la nutrition du fœtus. C’est aussi une barrière protectrice contre certaines infections.

Une atteinte du placenta peut donc être à l’origine de plusieurs problèmes, notamment des retards de croissance ou plus grave, des risques d’avortements chez la jument ou de septicémie néonatale chez le poulain.

Quelles en sont les causes ?

La cause infectieuse est la plus fréquente dans le cas des atteintes placentaires. Ces infections sont issues d’une colonisation bactérienne d’origine vulvo-vaginale qui remonte l’appareil génital, passe le col et se développe au niveau du placenta. Certaines infections sont présentes à bas bruit suite à une contamination au cours d’un poulinage précédent, lors des actes liés à la mise à la reproduction ou encore conséquentes de la conformation vulvaire de la jument.

Il faut donc veiller à garder un environnement sain, notamment une stabule ou abri bien entretenu, surveiller la bonne alimentation et la bonne santé générale de la jument.

La principale mesure de prévention des infections est donc de maintenir l’appareil génital propre, et de réaliser une vulvoplastie sur avis vétérinaire.

Comment diagnostiquer une placentite ?

A partir du 5ème mois ou plus tard au cours de la gestation, le vétérinaire peut effectuer une échographie de contrôle à votre demande. Cela nous permet de mesurer l’épaisseur combinée utero-placentaire (ECUP), de vérifier l’absence d’anomalie tel que le décollement placentaire, d’œdème ou de signe de souffrance fœtal.

échographie

Certains signes doivent vous alerter et représentent une réelle urgence dans la prise en charge :

  • Développement mammaire prématuré (avant 320j de gestation)
  • Lactation prématurée
  • Écoulement vaginal

En cas d’anomalie décelée, un traitement sera mis en place afin de maintenir les chances de faire naître un poulain vivant et à terme. D’où l’importance de diagnostiquer précocement ces atteintes.

Également il est important de faire suivre toutes juments ayant avortées à la suite d’une placentite ascendante lors de gestations précédentes, d’autant plus lorsque la gestation à été compliquée à démarrer.

Pour toutes autres informations complémentaires n’hésitez pas à nous contacter.

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Comment booster la fertilité de votre jument ?

Vous êtes consciencieux et faites tout le nécessaire pour que votre jument ne manque de rien :

Elle a une alimentation équilibrée (en énergie, vitamine et minéraux…) ; elle est en bon état (ni trop maigre, ni trop grasse) ; elle est dans un environnement qui lui convient sans stress. Vous lui avez même trouvé l’amoureux parfait mais … pas de poulain en vu.

Alors, comment booster la fertilité de votre jument ?

Les juments non gestantes sont saisonnées avec un anoestrus hivernal qui est levé par le rallongement du jour et le l’augmentation des températures.

Lorsqu’elles sont cyclées, entre février et mars, les cycles durent entre 21 et 23 jours. Durant la première période de son cycle, appelée dioestrus des follicules commencent à se développer. Durant la deuxième partie, appelée oestrus, qui dure entre trois et douze jours, la jument entre dans sa période de chaleur à la fin de laquelle un des follicules expulse un ovule fécondable. C’est au court de cette 2ème période que l’on peut observer une modification du comportement.

Vous connaissez surement les Béta Carotène. C’est un précurseur de la vitamine A qui a des propriétés anti-oxydante et bien d’autres. On en trouve naturellement dans l’herbe au printemps. Il a aussi un rôle très important dans la préparation et la gestation de la jument.

En effet, il améliore la qualité et la maturation des follicules. Permet aussi aux chaleurs de se déclencher plus tôt dans la saison et donc d’augmenter les chances de fécondation dès les premières chaleurs.

Dans notre cas, il vous permettra une reprise des cycles plus précoce avec des cycles plus fertiles.

A la clinique, nous proposons ce complément. Il est disponible en seau à partir de 3kg.

Ce complément peut être également utilisé chez l’étalon, afin d’augmenter la qualité et la quantité de la spermatogénèse soit en début de saison soit lorsque les saillies ou prélèvements s’intensifient.

Dans le cas des juments pleines, vous pouvez distribuer ce complément de la dernière partie de la gestation à la confirmation de la gestation suivante.

Une embryon de 1 mois
Embryon à 1 mois
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Saison 2021 ouverte !

Box Start Foal

Les premiers poulains sont là, les jours rallongent, la saison 2021 a bel et bien débuté !

Alors on pense à sa TO DO LIST pour attaquer cette nouvelle saison dans les meilleures conditions:

  • Si ma jument a eu une vulvoplastie, je pense à l’épisiotomie au moins 2 semaines avant la date présumée du terme
  • Je suis bien équipé(e) pour accueillir et prodiguer les premiers soins à mes poulains sinon je peux me munir d’une box start foal à la clinique qui contient tout le nécessaire (sérum trivalent, sérum antitétanique, 6 seringues de vitamines, 1 seringue de charbon en cas de diarrhée, 1 désinfectant pour l’ombilic et les 2 premiers vermifuges)
  • J’assure un bon départ pour mon poulain et ma jument avec une visite 24h post poulinage qui permet de s’assurer que tout le monde va bien, que la prise de colostrum a été efficace et qui permet d’avoir des conseils pour la suite

A vos marques, prêt, poulinez !

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Sevrage du poulain

poulin et sa mere

Les bonnes pratiques et les points clés

Le lien mère poulain, très intense à la naissance, se distend peu à peu avec l’âge. Dans la nature le sevrage n’est qu’une modification alimentaire qui intervient vers 10 mois quand les juments sont gestantes, voire plus tard en l’absence de gestation, mais les liens perdurent longtemps.

Dans le système d’élevage traditionnel, on opère une séparation brutale entre la mère et le poulain à partir de 5 mois en moyenne ce qui engendre un stress important à court terme. Et ce stress a de multiple conséquence : altération du bien-être, perte de poids, apparition de maladie…

Dès les premières heures on observe une augmentation des hennissements, de la locomotion, de l’agressivité entre poulains et même l’apparition de comportements aberrant (léchage des parois par ex)

Comment diminuer ce stress ?

Plusieurs études ont comparé les différentes méthodes de sevrage. Il en ressort quelques points clés résumés ici.

Tout d’abord, le sevrage au box ? Seul ou à plusieurs les résultats sont contradictoires. Mais il est toujours plus mal vécu qu’un sevrage au paddock ou au champ, avec notamment une hausse des comportements aberrent et du repos au sol. Une autre méthode a consisté à tester des séparations répétées au box, elle est clairement contre indiquée avec une augmentation du stress marqué (augmentation du taux de cortisol).

Le sevrage par trois au paddock montre une augmentation de la locomotion et des interactions sociales.

Le sevrage au champ en groupe ? Trois cas de figures ont été étudié :

  • Toutes les mères sont retirées en une fois
  • Les juments sont retirées progressivement (une par semaine par ex)
  • Les juments sont retirées en une fois mais on laisse un adulte familier (hongre ou jument non suitée)

Les 2 dernières configurations sont équivalentes, et sont beaucoup plus apaisante pour les poulains. Même lorsque c’est un adulte non familier qui est mis dans le groupe de poulain 15 min après le retrait des mères, on observe une augmentation du temps de pâturage, de meilleures relations sociales, plus riches et plus stables.

Une dernière méthode a été expérimentée : le sevrage progressif sur 6 semaines avec une séparation a l’aide d’une barrière à claire-voie. Le contact visuel et auditif est donc maintenu. Il s’agit de séparer les mères et les poulains juste avant le repas de quelques minutes jusqu’à 6 heures. On constate le jour du sevrage définitif un état de stress limité avec moins de locomotion, moins de hennissement, un tempérament moins grégaire, moins peureux. Également moins de stress chez les juments et les poulains (mesuré par le taux de cortisol), ainsi qu’un arrêt de la lactation plus précoce.

En conclusion, il faut privilégier un sevrage alimentaire à partir de 6 mois qui favorise les aliments fibrés et les graisses plutôt qu’un aliment glucidique, ce qui limite les stéréotypies. Puis pratiquer un sevrage qui minimise le stress au maximum par un retrait progressif des juments et remplacement par d’autres adultes ou par séparation progressive avec un barrière à claire-voie. A plus long terme il est préférable de laisser les poulains en petits groupes avec un adulte référent qui continuera de maintenir de bonnes relations sociales. Les bénéfices sont immédiats : des poulains en meilleure santé, moins de blessure, moins peureux et des manipulations facilitées !

En pratique : le sevrage progressif

Tous les jours (même le dimanche !) séparation progressive juste avant le repas du matin avec une durée journalière qui augmente progressivement comme indiqué :

  • 1er semaine : on démarre avec 5 min de séparation et on augmente de 2 min par jour
  • 2ème semaine : on augmente de 5 min par jour
  • 3ème semaine : on augmente de 20 min par jour
  • 4ème semaine : on augmente de 30 min par jour pour arriver à 6 heures par jour

La première semaine la séparation nécessite 2 personnes puis 1 personnes suffit les semaines suivantes.

Toutes les références et Plus d’infos sur https://equipedia.ifce.fr/elevage-et-entretien/elevage/poulain/le-sevrage-du-poulain-comment-faire

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Évaluation du placenta après le poulinage

Le pourquoi du comment…

La délivrance (expulsion du placenta) doit se faire dans les 3h suivant la mise-bas. Dans le cas contraire, c’est une urgence relative et il est alors indispensable de faire appel à votre vétérinaire. Une fois délivré, il est important de réaliser un examen complet et précis des annexes fœtales afin de prévenir toutes complications pour la mère et le poulain.

Ma jument vient de délivrer, comment dois-je procéder pour examiner son placenta ?

  1. Le placenta doit être posé sur une surface plane et disposé en forme de F (Photo 1 : Pozor, 2016). Le côté que l’on voit correspond au « côté poulain », il est lisse et nacré. La partie verticale du F correspond au corps de l’utérus et se termine en bas par l’étoile cervicale. Les bras du F correspondent aux deux cornes utérines, le plus large à la corne gravide, le plus fin à la corne non gravide. Entre les deux bras du F se trouve le cordon ombilical qui rejoint l’amnios.
  2. Ensuite retourner le F comme une chaussette afin de mettre en évidence le « côté maternel » qui a une apparence velours et est de couleur rouge à brun.

Une fois le placenta bien disposé, que dois-je regarder ?

  1. Vérifier l’intégralité du placenta : je vérifie qu’il n’y ait pas de trous et que les deux extrémités des cornes (bras du F) sont présentes.
  2. Examiner la couleur et la texture sur l’ensemble du F retourné : je vérifie qu’il n’y ait pas d’épaississement localisé et de zones décolorées (Photo 2 : Pozor, 2016).
  3. Examiner le cordon ombilical : je vérifie qu’il n’y ait pas de torsion et de zones hémorragiques.

Quels sont les risques pour la mère et le poulain si j’observe des anomalies ?

  1. Si j’observe des trous ou qu’il semble manquer un ou plusieurs morceaux, il y a un risque important de développement d’une métrite post-partum. Ces métrites peuvent engendrer une septicémie et donc être mortelles. Il est alors indispensable, en cas de doute, de faire appel à votre vétérinaire afin de mettre en place précocement les différents traitements adaptés.
  2. Si j’observe des modifications de couleur ou de texture, cela peut traduire une infection au cours de la gestation dite « placentite ». Ces placentites sont à risque de développement de septicémie chez le poulain nouveau-né et/ou de syndrome de maladaptation néonatale. De plus, la connaissance de développement d’une placentite sera importante pour la gestion de remise à la reproduction ainsi que pour la gestion de la future gestation (diagnostic précoce possible au cours de la gestation par échographie).
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Comment soigner la diarrhée du poulain ?

*Mon poulain a la diarrhée, c’est grave docteur ?*

L’apparition de diarrhée chez le poulain est très fréquente, environ 80% des poulains connaissent un épisode de diarrhée avant 6 mois. Les causes de diarrhée sont très variables, tout comme la sévérité et la gravité de l’épisode. Parfois mortelle et/ou contagieuse, il est alors nécessaire de demander conseils à votre vétérinaire à chaque début d’épisode afin d’agir le plus précocement possible en cas de besoin.

Quelles sont les différentes causes possibles de diarrhée chez mon poulain ?

– Diarrhée de chaleur de lait : survient entre 5 et 14 jours de vie et coïncide avec les premières chaleurs post-partum de la mère. Elle est transitoire et n’est jamais associée avec une atteinte de l’état général.
– Diarrhée d’origine virale : survient dans 80% des cas avant un mois de vie. Souvent associée à un abattement, elle est très contagieuse pour les autres poulains et doit donc être détectée rapidement.
– Diarrhée d’origine bactérienne : peut toucher les poulains de quelques jours jusqu’à 6 mois mais les bactéries les plus pathogènes et les plus sévères toucheront les poulains de moins de deux semaines de vie. La diarrhée sera alors associée à de la fièvre et un abattement sévère et elle sera à fort risque de développement d’une septicémie.
– Diarrhée d’origine parasitaire : peut toucher les poulains de quelques jours jusqu’à 6 mois. Comme mentionné dans le poste « vermifugation », il est d’une grande importance que le poulain ainsi que la mère soient vermifugés correctement.
– Diarrhée alimentaire : peut survenir chez un jeune poulain suralimenté (allaitement artificiel ou mère trop productive) ou intolérant au lactose (l’intolérance vraie au lactose est très souvent secondaire à un passage viral).

Quelle est ma conduite à tenir face à une diarrhée ?

1) Je m’assure que le poulain va bien : je prends sa température, je vérifie qu’il tète correctement et qu’il est vif.
2) Une fois toutes les informations recueillies je fais appel à mon vétérinaire.
3) Je mets en place des mesures hygiéniques en attendant les conseils de mon vétérinaire : je m’occupe du poulain en diarrhée en dernier, je mets des gants lorsque je le manipule ou je me lave correctement les mains après, je ne mets pas d’autres poulains dans son box.
4) Je surveille l’évolution de la diarrhée et de l’état général.

Quelles mesures préventives puis-je mettre en place ?

1) Mesures hygiéniques de base : éviter les contacts entre les poulains et les autres chevaux, désinfection des box, lavage des mains régulier…
2) Vermifugation adaptée pour le poulain et la mère
3) Prise en charge précoce pour éviter toutes complications. Il est intéressant d’avoir des seringues de charbon dans sa pharmacie et d’en donner une au poulain dès l’apparition des signes.

Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter.